. : MESSAGES : 289 DATE D'INSCRIPTION : 04/02/2019
Dim 22 Mar - 10:41
Normal rules did not apply Interruption narrative stratégique, promulguant un développement incertain, le suspense était communément associé aux auteurs, dont le dessein premier était de fournir au public une mésaventure angoissante, à la finalité inconnue. Pilier central de toute intrigue se respectant, l'expectative efficiente d'une suite, probablement stressante, faisait vibrer les lecteurs, tout autant que les hommes, les tenaient en haleine dans une attente fébrile. Si nulle assistance n'était recommandée dans cette anecdote de leur vie conjugale, tout pouvait, à tout instant, basculer dans un sens comme dans l'autre, faisant de ce petit jeu terriblement tentateur une arme à double tranchant. Absorbée par sa tâche, Arya essayait de rejeter au loin cette possibilité tangible de réapparaitre, conscience de jouer avec le feu, de jongler avec des éléments sur lesquelles son contrôle était plus que minime, voire inexistant. Evan ne lui avait donné aucune indication concernant la durée de vie de la décoction dans un organisme, il en savait, à priori, peu de chose, vu que la Capitaine de Brigade Magique prenait le rôle de cobaye volontaire, à sa demande. Essayant de laisser cette hypothèse de côté, elle se concentrait sur les faiblesses inatteignables de Tomas, qui imperturbable faisait preuve d'une maitrise impeccable, au point de ne pas se laisser distraire par son dernier bouleversement en date, censé provoquer une question, curieuse, du dernier étudiant en présence. En vain. Résistant à la torture infligée par sa femme, respiration profonde tenue en armure, le professeur de Défense contre les forces du Mal éconduit le dernier écolier avec flegme, le forçant à prendre la porte, alors qu'une dose glacée commençait à poindre aux tréfonds de ces veines, pulsant de plus en plus loin, laissant à son esprit aiguisé la sensation du retour à la normale.
Terminé de jouer au fantôme, finit de pousser son époux aux supplices. Eh c'était pile au moment où celui-ci laissait entrevoir les premiers signes d'un changement. Lovée sur ces genoux, il lui était impossible d'ignorer la crispation qui agitait enfin ses muscles, ni la respiration des plus profondes qu'il venait de prendre, pour éviter de se laisser dépasser par les sensations qu'elle n'avait eues de cesse de créer dans son âme. Guillerette malgré tout, l'impétueuse rouquine comptait en rajouter une couche, profitant de leur solitude, mais elle fut contrainte de se stopper dans son élan, par l'arrivée, totalement impromptue, d'Argus Rusard, braillant à tue tête qu'elle était dans la place... Retenant avec peine son hilarité, elle eut bien du mal à ne pas se moquer du vieux concierge, au point de faire remarquer au Kangal, qu'elle avait dû, dans un sens, le traumatiser. Certes, l'ancienne Serdaigle n'avait pas eu que les éclats studieux généralement dédiés à sa maison à son palmarès. Affligé d'un sang chaud des plus impulsifs et d'une volonté indéniable de justice, il n'était pas rare qu'elle relève n'importe quels défis. Oh les bêtises infantiles n'était généralement pas grave, mais elle outrepassait le règlement scolaire, donc Filius l'avait vu, à de nombreuses reprises, échoués dans son bureau. Le raclement de gorge émis par le brun confirma ses pensées, lui laissant comprendre qu'il risquait de lui réclamer quelques comptes sur ce point. Légèrement froissée par cette pique discrète, sa voix résonna dans un somptueux rappel, aiguillonnant volontairement sa mémoire...
-Dois-je te rappeler cette nuit dans la tour d'astronomie ?
La moue de son visage s'était faite aguicheuse, tandis que ses chaires ne semblaient plus vouloir répondre à l'appel. Lent. Difficile. Le moindre de ces gestes se muait en une véritable épreuve, un tour de force dont Arya ne serait bientôt plus capable. Comprenant le signal d'alerte, ses pupilles acier s'étaient vrillés à sa paume, d'abord invisible, parfaitement transparente, elle finit par y déceler un changement, un assombrissement, une ombre. L'illusion offerte par la décoction se dissipait, laissant son corps reprendre contenance tout en la pétrifiant sur place. Le miaulement de l'affreuse chatte sembla faire l'effet de déclencheur, l'animal avait flairé une anormalité et seule ceux n'ayant pas fait leur classe à Poudlard ne verrait pas en se signe l'arrivée de la ténacité de son maitre. Tomas, lui-même, ne cessait de reprendre la parole, essayant par sa verve de prouver A plus B à son inopportun visiteur l'impossibilité de son explication, l'invitant même à fouiller, si tel était son désir. Si une part de sa psyché était tentée de laisser le suspense pointer le bout de son nez, l'autre trouva plus rationnelle de prévenir son mari, lui indiquant qu'elle allait affleurer, sans pouvoir l'empêcher. Comprendrait-il? Surement. Mais ce qu'il comptait faire de cette information lui appartenait entièrement, car la fraicheur légèrement douloureuse, comparable à un bain glacé, s'était répandu dans les moindres recoins de son organisme, la figeant sur place.
Merlin qu'elle détestait cet effet indésirable. Retenant de force un soupir las, elle sentit son corps glisser, sa tête éviter de justesse le coin du bureau, pour atterrir fesse au sol, contre le marbre de l'estrade. Logée ainsi sous le chancelier, dans une posture peu agréable, elle vit l'ancien auror se redresser, continuant de capturer l'attention de Rusard, tout en réalisant un sortilège de lévitation censé lui signaler qu'il n'y avait personne, la repoussant dans le même mouvement un peu plus fort sous le bureau, pour la dérober à sa vue. Ébranlée par un dernier éclat chauffant son sang à blanc, sa mâchoire se crispa douloureusement tandis que son gabarit réapparaissait d'un coup. Courbaturée comme après une séance de sport intensive, la rousse reprit peu à peu contenance, déliant ses muscles pour reprendre une position plus conventionnel, incapable pourtant de se mettre a croupi dans un tel espace. Menue, elle l'était, mais son gabarit était loin de celle d'une vulgaire poupée de chiffon. Esprit reprit, Arya eut conscience des paroles de Tomas tout comme de la vue plutôt cocasse qu'elle avait sous les yeux. Profitant de ses phrases et des miaulements de Miss Teigne, elle s'autorisa une boutade, bien aidé par le mobilier qui regagnait sa place.
-Je vais finir par croire que t'y prend gout. Moi, a genou, sous ton bureau? Tu es sérieux?
Son phrasé était légèrement rieur, surtout au vu de ce qu'elle percevait de son anatomie, de ce point de vue privilégier. Malheureusement pour eux, Argus semblait perplexe, visiblement intrigué par le comportement, singulier, de sa chatte. Il allait lui en falloir plus pour quitter ses lieux. Ayant retrouvé son entière capacité à se mouvoir, la rouquine ne vit qu'une solution : Se montrer, mais pas à n'importe quel prix... Se tortillant avec adresse, essayant de ne pas faire de bruit, elle parvenu à alpaguer sa baguette. Douée en sortilège, se jeter un véritable sort de désillusion fut d'une facilité déconcertante pour elle. Un coup de poignet et l'impression qu'on lui cassait un œuf sur le sommet du crâne l'étreignit, lui donnant, une fois de plus, la possibilité de se confondre dans le décors. Tentant de faire passer le message à Tomas, elle tapotait ses chevilles, le poussant à bouger, à la laisser s'extirper de sa position et sortir de cet emplacement confiné. Mètre septante enfin déplié, Arya toisa la salle de classe d'un œil expert. Rictus aux lippes, elle s'approcha de l'entrée, évitant tout le mobilier sur son chemin. Baguette en paume, elle semblait prudente, mais déterminée. Il fut ardu d'éviter le félin qui prenait toute la place dans le corridor, et pénible de contourner Rusard, sans qu'il ne sente son passage, preuve en fut, l'effet ne fut pas tout à fait escompté, vu que la femelle sans âge, la toisait, comme si elle était capable de discerner l'invisible. Retenant l'élan puéril de lui souffler "bouh" à l'oreille, elle s'éloigna dans le couloir. Sur de ne plus être en ligne de mire, le contre-enchantement eut lieu, sous la surprise notable d'un cadre qu'elle fit taire d'un clin d'œil, l'indexe apposé sur les lippes en signes de connivence. Deux trois enjambées rapides suffirent à faire apparaitre sa stature dans le dos de Rusard. Ne résistant plus à la tentation de lui faire la frayeur de sa vie, sa voix reprit, claire, forte, emprunte d'empressement, tout en entrant dans son champ de vision, passant l'entrebâillement de la porte.
-Tomas! Minerva m'a demandé de bien vouloir postposer la réunion de quelques minutes, elle est...occupée. Une affaire urgente. Actrice dans l'âme, elle avait eu un instant de battement tout à fait crédible en débarquant, mimant la surprise de découvrir une autre personne que son époux dans la salle. Argus. Nouveau salut poli à son adresse, tandis que son visage était flanqué d'un doux sourire. Je vous dérange peut-être, vous voulez que j'attende dehors?
Immédiatement, sa paume s'était relevé, montrant du dextre l'extérieur, alors que les yeux jaunes de la chatte la dardaient avec éclat. Oui, elle avait le même air faussement innocent que la gamine de l'époque, mais il n'avait rien à prouver, ni même rien à dire aujourd'hui, elle n'était plus élève depuis longtemps. Seule quelques traces de poussière accrochés au bas de son pantalon de tailleur noir, pourrait l'accuser mais oserait-il, seulement en faire le moindre commentaire? Surement pas non, se serait même un peu déplacé, au vu de son par-dessus de costume. Culottée, son œillade se reporta vers celui du professeur, comme pour attendre une réponse de sa part.
Comment oublier cette nuit dans la Tour d’Astronomie ? Tomas ne pouvait pas oublier les courbes du corps d’Arya, sa bouche sur sa peau, ni tout ce qu’ils faisaient comme tout couple normal. Puis, il n’y avait pas eu que la Tour d’Astronomie, car même si les deux donnaient l’impression d’avoir toujours été en couple, ils l’étaient depuis moins d’une décennie, le petit jeu entre tous les deux continuait de durer comme au premier jour, la preuve en était que la rousse s’était glissée dans le château sous une forme complètement invisible pour venir se lover sur les genoux de son époux. C’était bel et bien un signe que leur complicité n’avait jamais vacillé, et qu’ils continuaient à se surprendre l’un et l’autre. Quoiqu’il en soit, le petit jeu de son épouse lui donnait grandement envie de retourner contempler les étoiles en sa compagnie, afin de se remémorer au mieux cette divine soirée, et pourquoi pas potentiellement agrandir leur famille. Au fond d’eux, les deux anciens Serdaigle gardaient une âme d’enfant, et oui, Arya avait marqué Rusard peut-être plus que de raisons, il faut dire qu’à leur époque, le pauvre avait du faire avec d’autres élèves tel qu’Alexis ou encore Hackus.
Quoiqu’il en soit, les deux se payaient bien la tête du concierge qui tentait de démêler le vrai du faux, son horrible chatte à ses côtés. Non mais quel âge pouvait bien avoir cet animal ? Tomas avait l’impression de toujours l’avoir connu ! Puis la situation était en train de changer, la brigadière semblait se figer, et Miss Teigne se mettait à miauler alors que la vue de Tomas devenait plus opaque. Il fallut quelques secondes pour qu’il comprenne ce qui se passait, stoppant même brièvement sa phrase avec quelques pointes de sarcasmes. Il ne savait pas qu’en même temps, Arya ressentait les effets se dissiper, ne comprenant pas comment le sortilège de désillusion pouvait bloquer la gestuelle de sa femme jusqu’à ce qu’il comprenne que c’était là une potion. La seule idée qui lui vint en tête, ce fut de tendre ses jambes pour la faire glisser vers le bureau afin que Rusard ne puisse pas la voir, et qu’Arya se place sous celui-ci lorsque sa liberté de mouvement réapparaitrait, tout en s’assurant de la plaquer en s’avançant d’un pas.
Il avait mis ses mains sur son bureau, debout, la voyant réapparaitre réellement à ses pieds sans pour autant la regarder pour que Rusard ne se doute de rien. Rapidement Arya avait fait en sorte de se placer sous le bureau, et il l’entendit prononcer sa boutade, se mordant l’intérieur de la joue pour ne pas sourire, juste une de ses mains qui se positionna dans les cheveux de sa femme, comme pour acquiesser. Voilà qui était vraiment tentant, mais le concierge était peut-être bête mais pas aveugle, il verrait bien sa masse de cheveux aller et venir dans une telle situation. Alors Tomas avait invité l’intrus à quitter les lieux, lui affirmant la tenue d’une réunion de l’Ordre, sentant Arya lui tapoter les chevilles sans pour autant la voir, il comprit le jeu de dupe de cette dernière et recula d’un pas, faisant taper quelques parchemins sur son bureau pour les remettre en ordre et aussi cacher les potentiels bruits de la rousse.
Les deux hommes se toisaient du regard, et Rusard allait ouvrir la bouche lorsque les pas d’Arya se firent entendre, et qu’elle fit sa seconde entrée dans la salle de classe, cette fois ci, visible de tous. Howell lui fit un sourire, son regard pétillant de malice et d’affection, la voyant mettre en avant ses talents d’actrice lorsqu’elle vit Argus. « Non c’est bon Arya, Argus allait justement partir. N’est ce pas Argus ? » Une fois de plus, sa phrase était limpide tout comme son intention.
« D’ailleurs ça tombe bien que tu sois là Arya, j’aurai voulu ton avis sur le prochain cours de Défense. » Tomas lui fit signe de s’approcher, tandis que le concierge quittait les lieux. Oh, surement qu’il n’irait pas bien loin, cherchant même à écouter, mais Tomas verrouilla sa classe d’un geste de la main avant de descendre de l’estrade en bois, son autre main dans la poche, le visage légèrement incliné sur le côté. « Alors comme ça, tu as marqué Rusard ? Le pauvre, qu’est ce que tu lui as fais ? » Il était arrivé au niveau de son épouse, lui mettant la main sur la taille avant d’approcher son visage et de sourire, parlant à voix basse. « Vous avez de la poussière en bas de votre pantalon Madame Howell … où est-ce que vous êtes allé trainer ? » Et il ponctua sa phrase avec un petit clin d’œil.